Pak Thale et Laem Phak Bia sont des sites connus pour être des zones d’hivernage pour de nombreux limicoles en Thaïlande. Parmi ces limicoles, l’un d’entre eux est particulièrement célèbre : le bécasseau spatule.

En danger critique d’extinction, cet endroit est l’un des rares lieux où il est encore possible de l’observer. C’est pourquoi de nombreux ornithologues du monde entier viennent sur ce site à sa recherche. Mais le bécasseau spatule n’est pas l’unique raison pour laquelle il faut aller à cet endroit. Pak Thale et Laem Phak Bia sont les meilleures zones de Thaïlande pour observer les limicoles. Personnellement, c’est un des lieux avec les plus beaux effectifs d’oiseaux que j’ai vu.

Une visite à la journée depuis Bangkok est envisageable. Mais je pense que cela vaut le coup d’y passer deux journées au minimum afin de profiter pleinement des oiseaux de la zone.

Où trouver les oiseaux ?

Ces deux spots sont séparés d’une quinzaine de kilomètres. Je vais vous proposer certains des sites les plus connus de cette zone. Mais selon les saisons, les zones intéressantes varient. Il ne faut donc pas hésiter à s’aider d’Ebird pour trouver la localisation de l’espèce que vous souhaitez voir.

Salins de Pak Thale

C’est l’endroit le plus connu pour trouver le bécasseau spatule (Calidris pygmaea – Spoon-billed Sandpiper). Il suffit de se rendre au point situé sur la carte ci-dessous. Il s’agit d’une petite cabane ouverte avec deux panneaux présentant les oiseaux de la zone. Depuis cette cabane, il suffit d’explorer les salins aux alentours. Mais attention il s’agit de salins encore en activité. Soyez respectueux des personnes qui y travaillent même si elles ont l’habitude des ornithologues amateurs. Vous pouvez marcher sur les larges chemins entre les salins mais pas les petits.

Au nord de la cabane, vous pouvez effectuer une petite boucle autour d’une mangrove et le long de la mer. Cela permet de faire quelques observations d’oiseaux différents comme des martins-chasseurs et gérygones soufrées (Gerygone sulphurea – Golden-bellied Gerygone). Au sud de la cabane, vers une cabane avec une pompe à eau, il y a également de nombreux bassins à explorer. De nombreuses sternes sont présentes à cet endroit.

Mise à part ce célèbre oiseau, il est possible d’observer tout un tas de limicoles avec notamment le bécassin d’Asie (Limnodromus semipalmatus – Asian Dowitcher), bécasseau à cou roux (Alidris ruficollis – Red-necked Stint), bécasseau de l’Anadyr (Calidris tenuirostris – Great Knot), bécasseau falcinelle (Calidris falcinellus – Broad-billed Sandpiper), pluvier du Tibet (Anarhynchus atrifrons – Tibetan Sand Plover), pluvier de Leschenault (Anarhynchus leschenaultii – Greater Sand Plover), chevalier tacheté (Tringa guttifer – Nordmann’s Greenshank), chevalier bargette (Xenus cinereus – Terek Sandpiper) etc.

Impossible de tous les citer tant les possibilités sont grandes avec des raretés qui peuvent tomber de temps en temps. Ci-dessous la photo des deux panneaux présentant les espèces principales du site.

Salins de Laem Phak Bia

Il n’y a pas d’indicateur sur Google Maps pour ces salins. Si vous venez de Pak Thale, il faut prendre une petite sortie sur la gauche, à l’entrée de Laem Phak Bia. Les oiseaux se déplacent dans les bassins. Comme indiqué pour Pak Thale, il s’agit de salins privés avec des personnes qui y travaillent. Même si les gens sont habitués à voir des ornithologues, il faut faire preuve de respect et ne pas marcher partout.

Côté oiseau, on retrouve à peu près la même chose qu’aux salins de Pak Thale. Je ne vais pas vous refaire la liste mais voici quelques photos.

Centre de recherche sur l’environnement

Ce lieu n’est pas aussi bien que les deux précédents mais il permet tout de même de voir des espèces différentes. Le centre de recherche sur l’environnement est indiqué sur Google Maps. Il y a un parking pour se garer. L’entrée est gratuite, il suffit juste de remplir un formulaire au guichet d’accueil (nom, prénom, nationalité). Le centre peut se visiter à pied mais il est également possible de louer des vélos à l’accueil. Il y a même une navette qui peut conduire de l’accueil aux passerelles à travers les mangroves.

Le visite commence par des bassins plutôt profonds et riches en cormorans. Il y a également des passerelles pour se promener dans les mangroves mais seule celle située le plus à gauche est pour l’instant praticable (les autres sont cassées et pas empruntables).

Dans les bassins de l’entrée, il est possible d’observer des cormorans de Vieillot (Microcarbo niger – Little Cormorant), cormorans à cou brun (Phalacrocorax fuscicollis – Indian Cormorant), des anhingas roux (Anhinga melanogaster – Oriental Darter). Au niveau des mangroves, de nombreuses gérygones soufrées (Gerygone sulphurea – Golden-bellied Gerygone) sont présentes. Deux espèces de pipit, pipit de Richard (Anthus richardi – Richard’s Pipit) et pipit rousset (Anthus rufulus – Paddyfield Pipit), se retrouvent également sur ce site. Au niveau des autres animaux, vous pourrez y voir de nombreux énormes varans malais.

Immeuble abandonné

Ce site est un grand bâtiment abandonné entouré par des salins et une sorte de décharge. On y accède par de longs chemins en terre, praticables en scooter, sur lesquels il est possible de faire quelques observations.

Une petite colonie de guêpiers d’Orient (Merops orientalis – Asian Green Bee-eater) est présente autour du site, sur les chemins emmenant au bâtiment. Les étourneaux mandarins n’ont pas été revu sur ce site depuis plusieurs années. Suivant le niveau d’eau des salins aux alentours du bâtiment, de nombreux limicoles peuvent aussi être présents.

Est-ce facile de voir le bécasseau spatule à Pak Thale ?

Même si le bécasseau spatule est assez fréquemment vu dans cette zone, il n’est pas facile de le voir surtout si on n’a pas l’habitude.

Tout d’abord, il s’agit d’un oiseau hivernant. Il n’est donc pas présent sur le site toute l’année. Il faut donc y aller entre fin octobre et avril. C’est un bécasseau assez petit et vu la quantité de limicoles dans la zone, c’est assez compliqué de le repérer. Si vous n’avez pas emporté de longue-vue et que vous avez uniquement vos jumelles, il va falloir compter sur la chance.

Il y aura sûrement d’autres personnes sur le site car ce dernier est assez connu. Si vous voyez un attroupement de personnes à un endroit, c’est sûrement que le bécasseau spatule a été vu.

Pour assurer vos chances de le voir, vous pouvez réserver un guide local qui aura l’habitude de trouver l’oiseau. Mais si vous êtes motivés alors vous pouvez le chercher par vous-même. Cela peut être assez fastidieux mais la récompense n’est que plus belle !

Comment aller à Pak Thale et Laem Phak Bia ?

Si vous avez votre propre véhicule, rien de plus simple pour y accéder. Situé à plus de 2h de route de Bangkok, le site est facilement accessible en voiture. Il vous suffit de vous garer à l’endroit indiqué dans les chapitres ci-dessus.

En transport en commun, il faut passer par la ville la plus proche : Phetchaburi. Depuis la gare centrale de Bangkok (Krung Thep Aphiwat), des trains assez fréquents passent par Phetchaburi. Une fois à Phetchaburi, Pak Thale est à environ 15 km et un peu plus pour Laem Pak Bia. Si vous êtes motivés (comme je l’ai fait la première fois), vous pouvez demander à votre hôtel de vous prêter des vélos. Sinon il faudra louer un scooter (entre 250 et 400 bahts la journée). Le plus simple étant de passer par son hébergement pour la location.

Où dormir à Pak Thale ?

Si vous souhaitez passer plusieurs jours sur la zone, le plus simple est de dormir à Phetchaburi (surtout si vous n’êtes pas véhiculé). Il existe de nombreux hébergements à tous les prix. Ces mêmes hôtels peuvent s’occuper de vous louer des vélos ou des scooters pour aller jusqu’à Pak Thale. Je ne peux que vous conseiller le Sida Hostel ou la White Monkey Guest House qui ont un personnel très sympathique et des chambres confortables.