Vous partez pour une virée en Tasmanie et vous vous demandez quelles espèces sont endémiques ? Vous êtes au bon endroit ! En Tasmanie, il n’y a que 12 oiseaux que l’on ne peut observer nulle part ailleurs qu’ici. C’est beaucoup pour une seule région de l’Australie d’à peine moins de 70 000 m². Avec 45% du territoire de l’île classé comme parc national et presque 20% protégé et listé au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’île possède une biodiversité très intéressante. En plus de mammifères emblématiques comme le diable de Tasmanie, le wombat ou le pademelon, on retrouve plus de 380 espèces d’oiseaux référencées en Tasmanie dont 12 sont endémiques.

Ces 12 oiseaux sont observables partout sur l’île mais il y a un endroit où on peut théoriquement tous les trouver : Bruny Island. Mais quels sont ces oiseaux ? Voici la liste de ces espèces avec quelques informations sur des localisations possibles et des endroits où l’on peut les photographier.

Gallinule de Tasmanie (Tribonyx mortierii – Tasmanian Nativehen)

C’est l’oiseau endémique qu’il est difficile de rater sur l’île. Incapable de voler, il n’est pas vraiment farouche et est présent dans la quasi totalité de la Tasmanie (excepté le Sud-Ouest). Cette gallinule au bec jaune/vert fréquente les champs et prairies en groupe de plusieurs individus. Même si elle ne peut pas voler, elle peut s’enfuir en courant rapidement si vous vous en approchez trop. Pour la photographier, je vous conseille d’aller dans les parcs à l’intérieur ou l’extérieur des villes comme par exemple l’Arboretum de Devonport.

Méliphage à pendeloques (Anthochaera paradoxa – Yellow Wattlebird)

Tout comme notre chère gallinule, c’est aussi l’un des oiseaux les plus communs de Tasmanie qui se retrouve partout excepté sur la côte Ouest. C’est le plus grand et massif de tous les méliphages qui existent. Il est appelé ainsi car il possède deux caroncules jaunâtres qui pendent le long de ses joues. Il affectionne tout type de milieux, vous le retrouvez aussi bien dans les villes que dans des forêts. Le méliphage à pendeloques possède un cri fort et guttural que l’on entend d’assez loin et qui vous permettra de facilement le repérer. Difficile de donner un endroit précis pour bien le voir et le photographier car n’importe quelle ville ou forêt est propice.

Réveilleur noir (Strepera fuliginosa – Black Currawong)

Un grand corvidé avec un gros bec et des yeux jaunes perçants. Il est entièrement noir mis à part quelques notes de blancs sur le dessous de la queue et la pointe des rémiges. Dans certains endroits comme les forêts assez denses avec des arbres hauts, il est plus facile à entendre qu’à voir. Mais dans d’autres comme les villes ou à proximité des tables de pique-nique des parcs nationaux, il peut s’approcher facilement de l’humain. Même si le réveilleur noir est présent sur l’ensemble de la Tasmanie, l’un des endroits où il était particulièrement abondant et assez peu farouche est le mont Nelson à Hobart.

Perruche à ventre jaune (Platycercus caledonicus – Green Rosella)

Assez discrète mais pourtant présente partout en Tasmanie, cette perruche au teint jaune olive fréquente tout type d’habitat boisé. Le nom anglais « green rosella » est plutôt erroné car cette perruche ne possède aucune couleur verte. Le nom scientifique, « Platycercus caledonicus« , est lui aussi faux car « caledonicus » fait référence à la Nouvelle-Calédonie. Cette perruche a été nommée par des scientifiques européens s’étant trompé sur l’origine de l’oiseau. On la retrouve dans les parcs dans les villes ou dans des endroits plus sauvages. Elle peut se nourrir au sol ou sur les arbres. Sur Maria Island, vous aurez de très belles opportunités pour la photographier (notamment au sol).

Méliphage à tête noire (Melithreptus affinis – Black-headed Honeyeater)

C’est un petit méliphage, surtout par rapport au méliphage à pendeloques. Il est facilement reconnaissable avec sa tête noire et son corps vert olive. C’est le cousin éloigné du méliphage à lunules qui, de son côté, vit en Australie continentale. Il est présent sur toute la Tasmanie mais en majorité sur la partie Est dans les forêts sèches. Souvent en petit groupe mais parfois assez haut dans les eucalyptus, ce qui rend l’observation plus difficile ! Il faudra attendre qu’ils descendent sur de plus petits arbres pour les photographier correctement. Sur Bruny Island, les jardins d’Inala sont par exemple un bon cadre pour cet exercice.

Méliphage à bec fort (Melithreptus validirostris – Strong-billed Honeyeater)

Il s’agit d’un petit méliphage de la taille du méliphage à tête noire à peu près. Il est reconnaissable à sa tête noire avec un grand bandeau blanc derrière l’œil et la gorge blanche. Son corps est couleur brun olive et, comme son nom l’indique, il possède un bec épais. Le méliphage à bec fort se déplace souvent en petit groupe de quelques individus. Il est présent dans de nombreuses forêts tempérées sur plus ou moins toute la Tasmanie mais beaucoup moins fréquent que les autres méliphages. Pour le photographier, vous pouvez tenter votre chance au Mount Field National Park.

Méliphage à gorge jaune (Nesoptilotis flavicollis – Yellow-throated Honeyeater)

C’est un méliphage de taille moyenne (entre le méliphage à pendeloques et le méliphage à tête noire). Il a la tête grise, la gorge bien jaune et le corps olive. Il ressemble à son cousin éloigné continental : le méliphage leucotique. Il est lui aussi présent partout sur l’île mais assez discret. Il fréquente tout type de milieux boisés, des bords de mer aux forêts humides denses. Le méliphage à gorge jaune est souvent seul.

Séricorne brun (Sericornis humilis – Tasmanian Scrubwren)

Le séricorne brun est un petit oiseau gris/brun, aux yeux jaunes et à la gorge blanche. Il est souvent présent au sol dans la végétation dense et parfois à proximité des cours d’eau. Si vous êtes discret et patient, il n’est pas rare de le voir s’approcher de l’humain sur les chemins de randonnées ou dans les aires de camping. Souvent dans des endroits très sombres, il faudra attendre qu’il sorte de sa cachette pour le photographier. Par exemple, la randonnée à proximité du lac St Clair a été l’un des endroits où le séricorne brun s’est montré le moins farouche pour une photo.

Acanthize de Tasmanie (Acanthiza ewingii – Tasmanian Thornbill)

L’acanthize de Tasmanie est présent partout sur l’île. La plus grande difficulté est de le différencier de l’acanthize mignon qui lui aussi est réparti sur l’ensemble de la Tasmanie. Les différences sont peu nombreuses. Seuls les flancs roux de l’acanthize de Tasmanie et sa queue plus courte le différencie de l’acanthize mignon. Si vous avez un appareil photo, celui-ci pourra être très utile pour les différencier sur photo. Pour essayer de le voir, vous pouvez aller par exemple au parc national de Narawntapu au Nord de l’île.

Miro de Tasmanie (Melanodryas vittata – Dusky Robin)

Il s’agit d’un miro de taille moyenne (environ 17cm) qui ne brille pas par ses couleurs originales à la différence d’autres espèces de sa famille. Il est entièrement brun avec le ventre un peu plus clair. Le miro de Tasmanie fréquente les milieux ouverts comme les prairies, les jardins ou les landes côtières. Il a tendance à aimer se percher ce qui facilite grandement sa recherche. Il est présent dans des zones spécifiques de Tasmanie mais c’est sur Bruny Island que vous aurez le plus de chance de le voir et de le prendre en photo. Il est présent partout sur cette petite île au Sud de Hobart.

Séricorne de Tasmanie (Acanthornis magna – Scrubtit)

Le séricorne de Tasmanie est un petit oiseau avec un bec incurvé, différentes nuances de brun, du gris sur le visage et le ventre couleur crème. Il fréquente les forêts humides où il se nourrit sur les troncs d’arbres à la manière d’un grimpereau. On peut dire que c’est le deuxième endémique le plus difficile à trouver après la Pardalote de Tasmanie. Il est plutôt présent sur la partie Est. Un des endroits les plus favorables pour essayer de l’observer, et pourquoi pas de le prendre en photo, est le parc national de Mount Field ou le Mont Wellington à Hobart.

Pardalote de Tasmanie (Pardalotus quadragintus – Forty-spotted Pardalote)

C’est sûrement l’oiseau endémique le plus dur à trouver étant donné sa population très faible et sa répartition très restreinte. Ce petit passereau au bec court et aux joues jaunes n’est présent que dans certains endroits localisés de Tasmanie. Les dernières estimations de la population sont de quelques milliers d’individus. Il est d’ailleurs classé en danger dans la liste rouge IUCN. Dans les années 2010, une étude montrait que la population avait déclinée de 60% dans les 17 dernières années. Cela est principalement dû à la perte d’habitats à cause du pâturage, changement climatique, feux de forêts et les prédateurs. C’est sur Bruny Island qu’il sera le plus facile de l’observer. Sur les chemins au Nord de l’île, cherchez de vieux eucalyptus pour tenter de le repérer. Sinon, le petit jardin botanique Inala au Sud de Bruny peut vous offrir la chance de l’observer. Un programme de sauvegarde permet de conserver une bonne petite population de pardalote de Tasmanie dans cet endroit.